Sunday, 9 June 2013

Symphonie

La voiture couinât une nouvelle fois, de façon plus insistance, comme si elle voulait nous dire quelque chose. Il fallu un troisième bruit pour alerter nos marcheurs et lorsque Pauline se retourna c'était déjà trop tard. La voiture était libre et dévalait la pente en direction du torrent.

« Le frein à main, bordel, le frein à main ! » fit Albert, se parlant à lui-même, en passant à toute allure devant Pauline. C'était trop tard, la voiture plongea la tête la première dans l'eau glacée de la rivière et disparut peu à peu en laissant les arbres des alentours marqués de son passage. Après un silence gêné la conversation explosa. Comment en était-on arrivé là, pourquoi Albert avait-il oublié le frein? Voilà on aurait pas du le laisser conduire dix heures d'affilés dans ces routes sinueuses, certes on voulais arriver a temps mais bon, a quoi bon si on devait déjà faire demi-tour. C'est Pauline qui finalement répondit à la question que tous se posait .

« Mes amis, hier encore nous étions en ville, dans nos appartements, dans nos villas, dans nos piscines. Le signe s'est manifesté et nous sommes partis. Nous avons suivis le chemin, bon gré mal gré, et nous voici maintenant au début de la voie. Le futur est dans cette direction » Elle montrait de la main le sentier serpentant a travers la vallée et s’élevant sur le flanc de la montagne. Il faudrait le suivre pour débuter l'aventure. Le groupe se mit en marche. Durant la première demi-heure, seul les bruits des pas et le tintements des casseroles brisait le silence de cette fin de matinée. Arnaud, décida que c'était le moment opportun pour tester son système et décida d’agréer la ballade d'une mélodie radieuse jouée à mi-volume. Arnaud remarqua que des haies de cyprès marquait le bord du chemin et bientôt ils arrivèrent à la lisière de la fôret.

Les sous-bois avait une odeur de sève et la musique résonnait sur les troncs donnant un côté mystique aux notes clairsemées. Les rayons de soleils filtraient a travers le couvert feuillus et se reflétaient sur l'humidité du sol et des fougères. Il était doux de se laisser bercer dans cette belle journée qui ne faisait que commencer.

« C'est incroyable tout de même. Elle était là et puis pouf disparue. Enfin je sais pas moi elle datait de 1927, la dernière année. Peut-être même la dernière tout court comment on le saurait....
- La voiture n'existe plus – remarqua Arnaud.
- Ca y est tu es encore en mode yogi ou je sais pas trop quoi, a faire genre on a rien mais on est content. C'était mon trésor, tu sais combien de thunes j'y ai passé ? Et les pâtes au beurre a se farcir pour un phare...A lala elle ne m'aura pas donné une vie facile tiens. Elle se croyait tout permis c'est moi qui vous le dit. Au fond, elle l'a sûrement méritée. Peut-être même que je l'ai fait un peu exprès, je me rappelle plus très bien. - il se grattait la tête.
- Bon on va pas en faire des salades de ta voiture – dit l'un.
- Une de perdue zéro de retrouvée, tu verras on est bien mieux comme ça. Et puis c'est ce que l'on s'était dit non ? On se débarrasse de l'inutile au fur et à mesure.
- Enfin moi j’espère qu'on va pas finir à poil quand même, je sais ce que l'on a dit mais bon...
- Shhhhhh » .
Pauline était arrêtée le poing en l'air. Il fallait faire silence.

Et depuis le fond des bois ils entendirent comme un chuchotement. D'abord peu distinct, et au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient c’était de plus en plus clair : le ruisseau ne pouvait plus être loin. Le chant de l'eau sur les roches plates arrivait maintenant comme une pensée, invisible mais si intense. Klark se frottait la moustache en fronçant les sourcils. Il semblait que cette étrange moue lui permettait de se concentrer mieux et plus vite qu'aucun, Il fallait choisir. Le son semblait provenir d'un endroit directement au-dessus d'eux tandis que le chemin allait vers ce qui semblait être l'entrée d'un passage ciselé par des humains. Fallait-il grimper en s'aidant des lianes au besoin ou poursuivre sur le sentier ? La moustache donna son avis.

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